Un de mes amis d’enfance s’est pris de passion pour l’océan.
Dès le plus jeune âge, alors qu’il ne l’avait jamais vu, il parlait, pensait et ne rêvait qu’au travers du prisme de sa lubie. Des éléments qui le constituent jusqu’aux créatures qui y vivent de la plus petite à la plus grosse, en passant par les mouvements de masse de ces immensités, rien n’échappait au crible de son analyse et de son amour.
Jamais il n’a dévié de son cap et aujourd’hui il est devenu sans nul doute le meilleur dans ce domaine, une référence pour tous ses pairs.

Il sait si bien transmettre son enthousiasme que sous son impulsion je me suis pris à admirer un caillou – pardon, il dirait fossile de poisson – trouvé, aussi incongru que cela puisse paraître, au sommet d’une montagne.
Si je n’avais pas bénéficié de ses lumières je n’aurais jamais imaginé qu’en ce moment même j’errai dans ce qui avait été il y a bien longtemps un récif de corail recouvrant un ancien fond marin.

Quand je lui raconterai cela il n’en sera que d’autant plus intenable.

 

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