Sous l’aiguillon du feux le scorpion se pique lui même pour abréger ses souffrances.

L’idée, bien que séduisante et maintes fois répétée n’en est pourtant pas moins une ineptie. Si l’on soustrait cette pauvre bête ainsi cruellement mise dans les flammes avant qu’elle ne soit cuite et après qu’elle se soit apparemment infligée la mort de son dard, on la voit reprendre ses esprits à mesure que sa température revient à la normale.
Quand son corps s’échauffe son esprit n’est pas en reste, s’excitant jusqu’à un point de non retour elle rentre dans une forme de transe dont le paroxysme conduit à la catalepsie.

Cette danse qui précède une mort apparente induit en erreur.

Néanmoins c’est une autre sorte de danse à laquelle voulait m’inviter celui-là, invitation que j’ai déclinée certes pas de la façon la plus élégante qui soit mais force est de reconnaître que ce galant n’était pas d’une subtilité exemplaire. Dans son complet veston en chitine il se croyait irrésistible alors que je restais hermétique à son charme. Par une ouverture dans sa carapace ma lame a trouvé un chemin jusqu’à ses chaires et lui a fait passé l’envie de m’importuner davantage.

Pendant que je reprenais mon souffle je me suis interrogé sur la perméabilité de mes propres défenses, non pas sur un plan physique car dans ce domaine je privilégie la vitesse de mouvement aux lourdes protections, mais concernant le bien-être de mon esprit.

Mon âme est-elle autant à l’abri que je l’espère où bien est-elle au centre d’une cabane ouverte aux quatre vents ?

 

Commentaire

Commentaires fermés pour cet article